Lorsque des travaux extérieurs sont prévus sur un immeuble bâti ou non, situé près d'un monument ou dans un site classé, leur autorisation est soumise à l'avis del'administration des "Bâtiments de France".
L’avis de ce service est à tort souvent redouté tant on en craint des entraves ou des surcouts, et surtout une immixtion dans sa liberté de faire.
Or, la situation dans le ressort des BDF devrait être davantage ressentie comme une chance que comme un inconvénient, car elle constitue une relative assurance de ne pas voir le site déformé par des incongruités, d’être tenu de réaliser une construction de bonne qualité architecturale, et en somme de faire un investissement pérenne.
Nous ne nous situerons pas ici nos conseils sur le plan règlementaire - avis conforme ou pas - mais sur le fond, car c’est essentiellement là que se situe souvent l’incompréhension.
Pour mettre en valeur notre patrimoine collectif, et par la même l’une des principales ressources économiques de notre pays, il s’agit d'en prèserver la cohérence et d’harmonie.
Une maison qui choque par son manque d’harmonie avec le site, est nuisible pour la santé psychique de ses habitants et celle de ceux à qui elle s’impose. Elle est une marque de vanité et de sans-gêne par besoin de se distinguer. Elle est en tout état de cause un mauvais placement.
Que se soit à proximité d’un site protégé ou pas, il est navrant de voir des avants-toits réduits à néant. Ce mode de construction n'est pas régional. Il s’agit en fait d’économies qui pourront coûter cher à la revente. Cher ne rime pas non plus toujours avec harmonie: Le toit à quatre pentes peut constituer une rupture avec les toitures environnantes.
L’harmonie n’est cependant pas nécessairement l’effacement. Les maisons d’un hameau protégé ne sont pas toutes pareilles, et c’est même dans cette diversité que se trouve son charme et son histoire.
L’emplacement est aussi un élément important. Il ne convient pas de se distinguer d’un alignement de maisons en créant un retrait incohérent.
Les bâtiments ne sont pas seuls en cause. Planter des ifs au milieu d’une chêneraie n’est pas de bon gout, mais le coin de bambous fait souvent le charme d’un jardin. Les haies de conifères sont rarement en harmonie avec l’architecture régionale.
On construisait autrefois avec les matériaux que l’on trouvait à proximité, pierre, terre pour les tuiles, et ingrédients pour faire les peintures qui, s’ils n’étaient pas faits sur place comme le rouge basque avec l’oxyde de fer, venaient souvent des mêmes filières. L’innovation était vue comme du gaspillage et de mauvais aloi.
Il sera donc demandé de se soucier de ces principes pour conserver le cachet du site.
Les matériaux influent souvent sur la forme. Les menuiseries en PVC qui, pour les ouvertures peuvent poser des difficultés par l’importance du volume dans les petites ouvertures, ou encore les faux petits bois, rendent parfois difficile une insertion cohérente dans la proximité du site.
Avant 1968, pendant deux ans en moyenne, l’élève architecte copiait des éléments de grands monuments classiques et devait s’en inspirer dans de petits projets pour s’inculquer les divines proportions. C’est à cette école que situer une fenêtre cinq centimètres plus à droite ou à gauche fait qu’une maison sera jolie ou laide.
Sans se plier à toutes les règles du nombre d’or , on comprendra cependant que les proportions d’une fenêtre de 120x120 soient moins agréable à voir que celles d'une fenêtre de 1m x 1m60. Il s’agit en fait de structures naturelles de l’esprit que l’on suivait jadis par tradition, et que « l’esprit fort » du temps voudrait ignorer.
Les impératifs seront proportionnés à la visibilité du projet dans l’ensemble du site.
Lorsqu’on interroge les services par simple consultation téléphonique, il est en toute logique répondu comme si le projet est au plus sensible. Il en sera notamment ainsi au sujet du des ouvertures en PVC qui relèvent de l’incongruité aux alentours immédiats du monument ou au cœur du site classé, alors que seulement la disposition du volume ou la couleur des tuiles sera retenu à la périphérie ou dans un lieu peu visible.
On comprendra ici que l’architecte à sa place, à condition toutefois qu’il ait le talent et le goût pour le sujet.
Les constructeurs expérimentés savent s’orienter dans ces impératifs. Nous vous y aiderons aussi bien volontiers.
Xavier NEBOUT
Mai 2012
Mention légale: Direction de publication: la sarl L'Immobilier en entre deux mers. siège: 11-13 avenue de l'Entre deux mers 33370 Fargues saint hilaire.
Sommaire